La semaine de 4 jours, révolution ou pétard mouillé ?
Plusieurs pays à travers le monde se sont lancés dans des études, afin de mesurer l’impact d’une semaine de 4 jours de travail sur la productivité et le bien-être des salariés. Alors, réduire le temps passé en entreprise, est-ce une vraie ou une fausse bonne idée ?
La genèse de la semaine de 4 jours
Depuis la crise du Covid, la quête de sens et d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle a pris de l’ampleur dans les attentes des jeunes actifs notamment. En effet, 56% d’entre eux seraient même prêts à gagner moins d’argent si cela leur permettait de réduire le temps passé en entreprise. De plus, le présentéisme à la française connaîtrait depuis peu ses limites, et une baisse de la productivité s’en ferait même ressentir.
Alors, comment répondre à cette tendance grandissante ? Et bien, certains pays pensent avoir trouvé la solution : la semaine de 4 jours de travail et 3 jours de repos.
Un intérêt mondial
Le précurseur de cette initiative est l’Islande, qui a lancé une phase de tests dès 2015 ! Les données ont été collectées de manière indépendante, par l’association islandaise pour la Démocratie et la Durabilité Alda et le think tank britannique Autonomy. Les conclusions de cette étude ont été rendues en 2021 et le résultat concernant l’impact sur le salarié est plutôt positif : moins de stress à la maison, plus de temps passé en famille, plus de temps pour pratiquer un hobby ou faire de l’exercice, plus d’efforts de la part des sujets masculins à participer aux tâches ménagères, etc.
Par ailleurs, au Japon, le Karōshi, littéralement « mort par dépassement au travail » est une réalité macabre dans le quotidien nippon. Pour lutter contre cela, certaines grandes entreprises comme Microsoft et Panasonic, sont passées à la semaine de 4 jours, dans un pays où la norme est de rester au travail, au risque de sacrifier sa vie de famille et sa santé.
Et puis au Royaume-Uni, une étude à grande échelle a été initiée sous l’égide de la fondation 4 Week Global et du think tank Autonomy, encore eux. Elle s’est déroulée au sein de 70 entreprises, sur une durée de 6 mois, de juin à septembre 2022, et a concerné 3 300 salariés.
D’ailleurs, selon une étude de Welcome to the Jungle, 61% des Français seraient favorables au passage d’une semaine de 5 jours de travail à une semaine de 4 jours. Mais qu’implique un tel changement et serait-ce sans conséquences sur la qualité du travail ?
Les impacts positifs de la semaine de 4 jours pour les entreprises
Plusieurs études se sont penchées sur la question et voici ce qu’il en ressort :
- Une baisse de l’absentéisme : une semaine dite « compressée » réduit le taux d’absentéisme dans l’entreprise
- Une productivité augmentée : la baisse du temps de travail à la semaine a une incidence positive sur la performance des équipes.
- Un plus grand engagement de la part des salariés : la semaine de 4 jours a tendance à réduire le stress au travail et donc augmente la motivation des travailleurs. L’étude de 4 Day Week Global nous montre même que pendant la semaine réduite, les employés passent moins de temps à faire des tâches non liées au travail (consulter ses réseaux sociaux, passer du temps à la machine à café, chercher un autre emploi, etc.).
- Une empreinte carbone réduite : travailler un jour de moins permettrait d’économiser une quantité phénoménale de trajets maison-travail-maison, ce qui aurait un impact majeur sur l’environnement.
Néanmoins, les limites d’une telle démarche sembleraient se situer au niveau de la continuité du service notamment. Par exemple, si vos collaborateurs ont des clients attitrés et qu’il est impossible qu’un autre reprenne un dossier en cours, cela empêcherait à leurs interlocuteurs de pouvoir les joindre un jour dans la semaine. Ou encore, il se peut que les salariés se sentent submergés par la charge de travail d’une semaine de 5 jours à accomplir sur un temps raccourci.
Et en France, que donnerait une semaine de 4 jours ?
Évidemment, il peut sembler difficile de mettre en place un tel modèle en France, en raison d’une réglementation un peu rigide et peut-être aussi de la mentalité encore frileuse du monde professionnel, mais ce n’est pas impossible, puisque 400 entreprises ont déjà franchi le pas, dont les pionniers Yprema, qui ont lancé le mouvement dès 1997, ou encore les Entreprises de Taille Intermédiaire Welcome to the Jungle en 2019 puis LDLC, en 2021.
D’ailleurs, il y a le choix dans le mode d’application de ce schéma, puisque vous pouvez faire travailler vos collaborateurs soit 32 heures payées 39, soit compresser le volume horaire d’une semaine normale en 4 jours, donc les faire travailler plus longtemps chaque jour.
Alors, cette semaine de 4 jours : vraie ou fausse bonne idée ? À vous de voir !
Dans les deux cas, les logiciels de gestion des temps de travail comme le nôtre seront toujours à vos côtés pour vous aider à organiser le planning de vos équipes tout en conciliant leur vie professionnelle avec leur vie privée.
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