Nouveaux rythmes de travail et service public : sont-ils antinomiques ?
Actuellement, l’organisation du temps de travail connaît des évolutions et ce aussi bien dans le secteur privé que le secteur public. En effet, les attentes des nouveaux agents ne sont plus forcément les mêmes que pour la génération précédente. On voit apparaître de nouveaux concepts, comme les « workation » ou « tracances », ou bien encore la semaine de quatre jours. Mais ces modèles attirent-ils vraiment ? Quelles sont les problématiques qui peuvent en découler ? Voici quelques pistes de réflexion pour vous aider à y voir plus clair.
Nouveaux rythmes de travail, lesquels sont-ils ?
Aujourd’hui, on trouve un sens nouveau au travail et les jeunes travailleurs privilégient de plus en plus l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle (Source). Aussi, de nouvelles notions voient le jour, qui pourraient moderniser l’idée que l’on se fait du temps passé au bureau. Observons quelques-uns de ces concepts :
La semaine de 4 jours :
Déjà testée à grande échelle au Royaume-Uni (Source),elle séduit un nombre grandissant de salariés à travers l’Europe, si bien qu’elle est proposée en Belgique aux employés qui en feraient la demande. En France, plusieurs entreprises donnent déjà la possibilité de travailler 4 jours payés 5, à l’instar de LDLC, qui fait figure de pionnier, et Lidl depuis tout récemment. D’ailleurs, nous en parlions dans notre article de blog, « La semaine de 4 jours, révolution ou pétard mouillé ? »
Les horaires variables :
C’est une organisation qui permet au salarié de prendre son poste de manière plus souple, si tant est qu’il exécute le temps de travail fixé par l’employeur. De fait, celui-ci pourra donc éventuellement badger à l’arrivée entre 7h30 et 9h et partir plus tôt, ou plus tard, en fonction de son entrée du matin. C’est un système qui paraît plus facile à mettre en place que celui cité précédemment, mais qui demande tout de même une certaine rigueur.
Le télétravail, le travail hybride :
Le travail depuis chez soi a explosé depuis la crise du Covid, puis a évolué pour se faire plus rare (Source). En effet, le full remote n’est plus proposé que pour des postes bien précis, qui nécessitent par exemple la couverture d’un territoire se trouvant à distance du siège social de l’entreprise. Néanmoins, le travail hybride, c’est-à-dire le fait d’être en présentiel en entreprise seulement quelques jours par semaine, est fortement plébiscité (Source).
Le travail depuis des tiers-lieux, les « tracances » :
Les espaces de coworking, qui proposent de louer une zone de travail extérieure à celle de l’entreprise, sont en plein boom depuis plusieurs années (Source) et de nouveaux modes de travail émergent, des États-Unis notamment, comme les « workation » ou « tracances » (Source), c’est-à-dire le fait de travailler en distanciel depuis son lieu de vacances, pendant que les enfants sont au ski ou à la piscine.
Les limites des nouvelles organisations du temps de travail dans la fonction publique
Ces nouveaux concepts posent quand même certaines questions. La première, et peut-être la plus importante, serait : qu’en est-il de la continuité du service public ? Et bien en mobilisant une planification plus stratégique, en répartissant plus efficacement les ressources et en utilisant de manière accrue des nouvelles technologies, le service public pourrait être assuré de manière ininterrompue et efficace, même avec des horaires de travail plus flexibles.
Malheureusement, de tels aménagements ne sont pas forcément applicables à tous les métiers de la fonction publique et cela pourrait conduire à un sentiment d’inégalité entre les travailleurs, il faut donc envisager une réflexion sur d’éventuelles compensations.
De plus, des notions telles que le travail hybride demandent un accompagnement accru, afin de prévenir les risques psychosociaux, et pour que les agents les plus fragiles n’aient pas un sentiment d’abandon.
D’ailleurs, même la semaine de 4 jours s’avère donner des résultats discutables, comme à l’Urssaf de Picardie pour qui l’expérience a tourné au « fiasco total » (Source). Il semblerait que le modèle privilégié au jour fixe de repos hebdomadaire soit la pose de jours souples, à la demande. De même, certains de nos clients ayant proposé à leurs agents la semaine de 4 jours ont constaté une nette préférence pour une organisation contenant plus d’heures de travail (39.50 heures par semaine), pour plus de RTT et plus de congés, avec la possibilité de les poser librement tout au long de l’année.
Alors, nouveaux rythmes de travail et service public, compatibles ou non ?
Il est effectivement possible d’allier souplesse des horaires de travail et fonction publique, mais il s’agit en premier lieu de mobiliser plusieurs ressources :
- La direction générale, qui doit être avant tout favorable à l’introduction de ces mesures et qui doit élaborer un réglementaire RH permettant une telle souplesse
- Le manager, qui doit être impliqué pour permettre la décentralisation des décisions et appliquer la flexibilité à son équipe
- Et enfin, un logiciel de gestion des temps comme Incovar+, qui peut accompagner les managers, grâce à de nombreuses fonctionnalités dédiées à la flexibilité du temps de travail.
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