Absentéisme au travail : Analyse et réflexions sur un phénomène en hausse
L'absentéisme au travail a toujours été un sujet crucial pour les entreprises, mais il a pris une importance particulière au cours de l'année 2022. Selon le 4e Datascope de l'Observatoire de l'absentéisme publié par AXA, l'absentéisme a atteint un niveau record, avec une forte augmentation des arrêts de courte durée touchant 44 % des salariés. Cette tendance est étroitement liée à la pandémie de Covid-19.
Absentéisme au travail : L'ampleur du phénomène en 2022
L'année 2022 a vu une hausse sans précédent des niveaux mensuels d'absentéisme, touchant toutes les tranches d'âge, statuts et tailles d'entreprise. La hausse la plus notable a été observée chez les moins de 30 ans, avec une progression de plus de 50 % entre 2019 et 2022.
Les troubles psychologiques sont apparus comme la première cause d'arrêts de travail de longue durée, représentant 22,2 % des arrêts survenus en 2022.
L'absentéisme en 2023 est estimé entre 3,75 % et 4,40 % de la masse salariale, par rapport à 3,2 % avant la pandémie en 2019, et 4,5 % durant le pic de 2022, ce qui suggère une légère amélioration, mais toujours un niveau plus élevé que celui d'avant la Covid.
Les causes de l'augmentation de l'absentéisme au travail
La principale raison de cette hausse de l'absentéisme en 2022 semble être la pandémie de Covid-19. La multiplication des vagues épidémiques, et en particulier celle d'Omicron, a eu un impact considérable sur les entreprises. Le nombre d'arrêts de travail compris entre 4 et 7 jours a explosé au premier trimestre 2022.
Au-delà de la conjoncture, une tendance structurelle à la hausse de l'absentéisme a également été observée depuis 2019, indépendamment des pics liés au Covid-19. Cette tendance peut être attribuée à une variété de facteurs, y compris les pressions sur la santé mentale, les conditions de travail et le manque d'engagement des employés.
Impacts et conséquences de l'absentéisme sur l'entreprise
Le coût direct de l'absentéisme pour les entreprises est significatif, représentant désormais environ 4,4 % de la masse salariale. Ce coût a augmenté de plus de 29 % depuis 2019, en raison d'une fréquence accrue des arrêts de travail, malgré une baisse de la durée moyenne des arrêts.
Les coûts indirects sont également importants, avec une augmentation du risque d'accidents du travail, du turnover, et une diminution de l'engagement et de la satisfaction des employés. Ces coûts peuvent à leur tour affecter la qualité du service et l'image de l'entreprise.
Pistes de solutions pour réduire l'absentéisme
Face à ce défi, les entreprises doivent chercher des moyens d'atténuer l'absentéisme. Les solutions peuvent inclure l'amélioration des conditions de travail, le soutien à la santé mentale des employés et l'encouragement de l'engagement des employés.
Les programmes de bien-être en entreprise peuvent jouer un rôle clé pour améliorer la santé et le bien-être des employés, ce qui peut à son tour réduire l'absentéisme. Des études ont montré que les programmes qui comprennent à la fois des activités physiques et des services de soutien psychologique sont particulièrement efficaces.
Par ailleurs, favoriser une culture d'entreprise positive et un environnement de travail respectueux peut améliorer l'engagement des employés et réduire leur propension à s'absenter.
En conclusion, l'absentéisme au travail est un problème complexe qui nécessite une approche multifacette et c’est loin d'être une fatalité sociétale. Si la pandémie de Covid-19 a exacerbé le phénomène, elle a également souligné l'importance d'une attention soutenue à la santé et au bien-être des employés (D’ailleurs, vous trouverez ici notre article sur la QVT), qui sont des indicateurs du climat social et managérial au sein de l'entreprise. En appréhendant l'absentéisme non pas comme un symptôme isolé mais comme le reflet d'une situation complexe et multifactorielle, les entreprises pourront mettre en place des solutions adaptées pour le contrer.
Le travail d'accompagnement, de dialogue et de soutien mené par les managers, combiné à la mise en place d'un collectif de travail solide, apparaît donc comme une voie prometteuse pour gérer et réduire l'absentéisme au travail.
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